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Terre noire fait bon blé

Pour ceux qui regardent encore ce blog, voilà 3 ans que nous n’y avions posté de nouvelles…faute de temps, d’énergie, de connexion internet, d’ordinateur en fonctionnement, ou de motivation tout simplement ..bref, une vraie pause dans notre vie sociale sur les réseaux, qui est ultra-agitée, comme le savent ceux qui nous connaissent ;-).

Ces trois années écoulées ont mis à l’épreuve notre capacité à discerner: après quelques péripéties pas toujours aussi évidentes à surmonter que celles que nous avons connues pendant nos 3 mois à pied, nous avons acheté le 20 mars 2017 une vieille ferme de Cordelle , construite entre 1803 et 1807 sur les restes d’un ancien prieuré Minimes qui en 1794 fut saisi par la Convention avant son rachat par la famille Pousset, des vignerons locaux dont l’aîné des enfants devint prêtre du Diocèse de Lyon.

Grâce au soutien de nos proches, et notamment de mon frère Damien qui nous a réalisé les plans et déposé le permis en un temps record, nous avons pu nous lancer dans un chantier d’autant plus titanesque qu’il n’était pas complètement anticipé…Après 9 mois de travaux, nous voilà, depuis le 2 avril 2018, avec un nouveau toit et un peu de terrain pour nos ânes, pour apprendre ici à nourrir notre famille des fruits de la terre et du travail de nos mains, tout en recherchant à vivre la fraternité. Tout (re)commence !

Nous y avons également rénové un lieu d’accueil hospitalier, inauguré par Brigitte D., qui avec son mari Guy nous avait accueillis à l’improviste, un certain 21 mai 2014 à la nuit tombante…Ceux qui aimeraient y vivre un séjour de répit peuvent nous contacter via le formulaire de contact.

Bonne année 2015 !

IMG_7162 (800x600)Nous vous souhaitons que cette nouvelle année soit sous le signe de la paix et la joie que donne le Christ, à la lumière de l’expérience vécue par les rois mages de l’Epiphanie !

 L’agence Zenit relate ainsi les propos du pape François à l’occasion de la célébration qui a eu lieu le 6 janvier au Vatican: « l’expérience des Mages évoque le chemin de tout homme vers le Christ » : « chercher Dieu veut dire marcher, attentif, infatigable et courageux, en fixant le ciel et en apercevant dans le signe visible de l’étoile le Dieu invisible qui parle au cœur », a-t-il expliqué.

Les Mages « sont attentifs aux signes qui indiquent la présence [de Dieu] ; ils ne se lassent pas d’affronter les difficultés de la recherche ; ils ont le courage de tirer les conséquences de vie qui découlent de la rencontre avec le Seigneur ».

Ces trois attitudes sont caractéristiques de la vie chrétienne : « Marcher attentif, infatigable et courageux… la vie consiste à marcher, marcher toujours, en cherchant Dieu. Marcher attentifs, infatigables et courageux. »IMG_7248 (800x600)

Mais cette marche se fait « avec la lumière », avec « l’étoile qui est en mesure de conduire tout homme » : « l’Évangile, la Parole de Dieu… lumière qui oriente le chemin, nourrit la foi et la régénère », a expliqué le pape en exhortant à « la lire et la méditer chaque jour », en la gardant « à portée de main, en poche, dans son sac ».

L’Epiphanie est aussi une fête de l’espérance, car elle est la « « manifestation » du Seigneur à tous les peuples » : Dieu « ne réserve pas son amour à quelques privilégiés, mais Il l’offre à tous. De même qu’il est le Créateur et le Père de tous, il veut être le Sauveur de tous. »

« Même ceux qui semblent éloignés du Seigneur sont suivis – ou mieux, « poursuivis » – de son amour passionné, de son amour fidèle et humble », a insisté le pape.

[Lire ici le texte complet de l’homélie de l’Epiphanie]

giotto rois mages

 

 

Le pape François aime les ânes !

Anes offerts au papeComme en écho à l’article écrit par Miguel durant l’été (Saint François aimait-il les ânes ?), notre pape a accepté hier 2 ânons offerts par une société italienne spécialisée dans le lait d’ânesse, fondée par un jeune italo-suisse.

Et ainsi que le relate le journal suisse en ligne « 24heures.ch », ce dernier a été, comme nous l’avons été également, très marqué par la personnalité chaleureuse du pape François, qui ne manque pas une occasion de dire son amour de la nature et des animaux:

«C’est un homme qui m’a frappé par la sympathie qu’il dégage, son côté humble et miséricordieux. J’avais l’impression de le connaître depuis vingt ans», raconte le Morgien Pierluigi Orunesu, 36 ans, à son retour de Rome, où il avait rendez-vous avec le pape François.
Mercredi, au pied de sa résidence vaticane, il lui a remis de main à main deux ânons, un mâle et une femelle de 18 et 22 mois, Noé et Théa. Deux animaux bibliques que l’on retrouve aussi bien dans la crèche de Noël que dans les Evangiles.
«C’est le film consacré à saint François d’Assise qui m’a donné l’idée du cadeau», confie le Sarde qui a grandi à Tolochenaz, dans la maison d’Audrey Hepburn. «Catholique, pas spécialement pratiquant, j’ai pris contact en juin 2013 avec un prêtre romain qui avait ses entrées au Vatican. J’ai émis le désir de remettre deux ânons au pape en même temps que 80 litres de lait d’ânesses destiné à la maternité du Vatican, Bambin Gèsu.»
Pierluigi Orunesu reçoit le feu vert papal suffisamment tôt pour préparer les certificats vétérinaires. C’est dans une asinerie de Mont-Baducco, non loin de Parme, à une centaine de km au sud de Milan, que le fondateur de la société vaudoise Eurolactis élève 900 ânes pour commercialiser le lait d’ânesse sous toutes ses formes: lait en poudre, aliments, glaces, produits cosmétiques et maintenant même du lait en brique.
«Je préparais l’opération depuis 1 an et demi, confie l’homme de marketing, qui a fondé sa société en 2007. On ne rencontre pas le Saint-Père au coin d’une ruelle du Vatican. Quand il est arrivé au rendez-vous avec sa papamobile et sa délégation, c’était un moment très fort. Je lui ai baisé son anneau, nous avons échangé quelques propos, il a accordé sa bénédiction aux deux ânons et m’a remis un chapelet.»
«Chaleureux, humble, miséricordieux, charismatique, j’ai ressenti tout cela à la fois en rencontrant ce Saint-Père qui ressemble à un pape comme le monde catholique en rêvait depuis toujours. Il y avait aussi la TV du Vatican et un photographe de l’Osservatore Romano. Tous les médias italiens ont parlé de la rencontre improbable d’un pape et de deux ânons, raconte Pierluigi Orunesu.
En italien, j’ai dit au Saint-Père que je lui remettais deux créatures divines pour honorer saint François d’Assise, le saint auquel il a emprunté le nom et qui a placé l’âne, à côté du bœuf, dans la crèche de Jésus. Il m’a confié que, quand il était bébé en Argentine, sa mère le nourrissait au lait d’ânesse, faute d’en avoir en suffisance.»[…]

De quoi alimenter notre réflexion et nos envies d’une vie un peu plus asino-compatible !

Marie Heurtin

Marie Heurtin Vous voulez passer un bon moment de cinéma, avec les pieds sur terre et la tête dans les étoiles ? Allez donc voir « Marie Heurtin«  !
Magnifique film de JP Améris (qui a réalisé entre autres « les émotifs anonymes »), ce long métrage basé sur des faits rééls nous emmène à la fin du 19ème siècle au sein d’une institution spécialisée pour les enfants sourds, qui se retrouve confronté à « un cas » : une sorte d’enfant sauvage, en fait sourde et aveugle – dont le lourd handicap empêche apparemment la prise en charge.
La rencontre de cette enfant qui porte le prénom de « Marie » avec une religieuse de cette institution (incarnée par Isabelle Carré, impressionnante de justesse) est un des moments marquants de ce récit.
Très émouvant et parfois perturbant dans son réalisme crû, ce film donne néanmoins des forces en montrant combien toute vie mérite d’être vécue, connue et aimée pour le mystère qu’elle incarne, tout simplement. Il illustre magnifiquement l’importance des sens dans la construction des relations humaines : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat…et puis il dit bien quelle est la place centrale de la parole (ou dans le cas des sourds, la capacité à s’exprimer) dans nos existences.
Enfin, la question de Dieu est abordée délicatement en filigrane, notamment dans la fraternité qui grandit entre les protaganistes, y compris quand ils sont confrontés à la souffrance; et dans cette conversation qui continue bien au delà de la vie terrestre, avec une scène finale sublime et transcendante.

Viva Italia !! (bis)

En mars dernier, nous avions été très marqués par la fraîcheur et la joie de Suore Cristina, alors candidate à « The Voice Italie ».

Nous avons appris depuis qu’elle a remporté ce télé-crochet et devrait publier son premier album incessamment sous peu…

Voir ici son interview par La Croix, où elle explique avec quelle confiance elle avance sur ce chemin qui lui a été donné.

« Un pas de plus » – les films !

 

Ce fut un accouchement difficile, mais les amateurs de court-métrages pourront trouver ici une version de moins de 10′ (sans sous-titrage)

Merci à Gianluca qui m’a permis d’y intégrer son reportage…

 

 

 

Et puis pour ceux qui ont du temps, ou peuvent en prendre pour s’évader : un montage encore un peu trop long mais qui donne une bonne idée de ce que nous avons vécu pendant ces trois mois.

Bon visionnage et à bientôt !

Et maintenant, on fait quoi ?

IMG_7149Passer d’une routine à l’autre, de la marche quotidienne au rythme scolaire (pour les enfants) ou à la tenue de la maison et à la recherche d’emploi (pour les parents) : pas si facile, bien évidemment !IMG_7227 (800x600)

Nous sommes néanmoins encore (et pour longtemps on espère !) heureusement portés par cet élan de nos 3 mois sur les chemins, avec une envie bien ancrée de mieux prendre soin de la fraternité entre nous et avec les autres, en dépit des difficultés.

En attendant de publier un article invité (n’est-ce pas Jean Baptiste ?;-) ou de vous donner de plus amples nouvelles sur notre cheminement familial, nous souhaitons proposer nos ânes, Toto et Ménélas, à ceux qui ont le désir d’effectuer une marche en famille ou avec un groupe de jeunes en direction de Lisieux.

Les personnes intéressées peuvent donc nous contacter via la page pour prendre la route avec nos ânes .

Dans la boîte aux lettres

215509_20082014Nous avons été profondément marqués par notre rencontre avec Frère Cristian, ermite franciscain à Calzavitello, grâce auquel nous avons ultérieurement fait connaissance des sœurs franciscaines missionnaires du Sacré Cœur; nous souhaitons ici vous faire partager un courriel reçu de lui et dont le contenu nous a nourri – notamment sur l’expérience du chemin et le mystère de la fraternité relus à la lumière de la Bible.

{texte original suivi d’une traduction en français}

 

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Adelano di Zeri, 31 agosto 2014 – Eremo Santa Maria Maddalena

Carissimo Quentin, carissima Ingrid, carissimi bambini, Leopold, Ferdinand, Theodore, Costance, Joseph e Zelie: “Il Signore vi dia pace!”.image

Sono molto contento di ricevere vostre notizie dopo il ritorno a casa, terminato il vostro lungo pellegrinare per le strade della Francia e dell’Italia, da Avignone, fino ad Assisi e a Roma. In realtà il cammino che avete fatto, un meraviglioso progetto di famiglia, che vi ha portato a vivere non solo l’uno per l’altro – come sono certo che già facevate ancor prima di partire da casa il 20 maggio – ma l’uno “nei piedi dell’altro”, sentendo e portando l’uno la fatica dell’altro, un passo dopo l’altro, al ritmo di chi in quel momento era il più piccolo tra voi, bene: quel cammino inizia oggi, nuovamente! Inizia nel quotidiano, nelle cose piccole, a volte banali, di tutti i giorni: il lavoro, la sua ricerca, la scuola, gli impegni quotidiani. Piccole cose che fanno la vita, passi che neanche ci accorgiamo di fare per quanto sono “normali”. Non dimenticate mai di vivere ogni momento, ogni respiro, ogni piccolo passo, ogni incontro, come se fosse il più speciale della vostra vita perché è così che i santi vivono, avvertendo il passaggio del Signore anche nel “sottile silenzio” (1 Re 19, 12) delle cose piccole, non appariscenti, nascoste.

Il più grande dono del vostro cammino è stato quello della fraternità. Ve lo eravate proposti sin dall’inizio: vivere una fratellanza che supera i confini degli stati, della nazionalità, della lingua; una fratellanza che ha un suo vocabolario, un suo lessico, che è quello del cuore, del riconoscere nel volto di chi mi sta davanti, il volto di un fratello, di un amico. Un volto da amare, anche quando non riesce che ad offrirti il suo rifiuto, la sua incapacità di accoglierti, di venire in tuo aiuto, a soccorrerti nel momento del bisogno, della fatica e dello scoraggiamento. È quanto viviamo, ogni giorno, un misto di “deserto e consolazione”. Ma noi possiamo fare la diversità…trasformando le tenebre in luce. Spesso cito questo racconto chassidim, che a me piace molto per la sua semplicità e il suo significato: «Un rabbì era solito domandare al suo discepolo: “Quand’è che termina la notte e inizia il giorno?”. Il discepolo dava diverse risposte, mai però soddisfacenti. Alla fine scoraggiato, si rimise al maestro per la risposta. E il rabbì gli disse: “Quando tu vedi sul volto di un altro il volto di tuo fratello, è allora che termina la notte e inizia il giorno”».

Il Signore, nella sua Provvidenza, mai è venuto meno alla sua promessa di fedeltà e vi ha seguiti, passo dopo passo, nell’incedere stanco e a volte svogliato, di Totò e Menelao, che vi hanno accompagnati diventando parte della vostra già numerosa famiglia. Come per Israele, che camminò nel deserto quarant’anni, anche voi non dimenticatevi di “ricordare” le meraviglie che Dio ha compiuto lungo il vostro cammino: «Ricordati di tutto il cammino che il Signore tuo Dio ti ha fatto percorrere…» (Dt 8, 2).

Per ogni porta che si è aperta davanti a voi, dalla più povera alla più maestosa, quella del Vaticano, ricordate che c’è una porta ben più importante da aprire: è quella del cuore! È l’unica possibilità che abbiamo per amare veramente Dio e i fratelli: aprire le porte del nostro cuore, non cedere alla paura o all’egoismo. Se così faremo, se ascolteremo la voce del Signore e apriremo la porta del nostro cuore, Lui verrà da noi, mangerà con noi e noi con lui (Ap 3, 20). Se apriremo la porta del nostro cuore saremo veramente capaci di amare.

portePer ogni porta che è rimasta chiusa davanti a voi, nel vostro intimo deve nascere il desiderio e maturare l’impegno di aprire la porta della vostra casa, per vivere la comunione, la condivisione, l’incontro tra fratelli. È anche in questo che compiamo il miracolo dell’Eucaristia. Perché? Perché accogliendo i piccoli, i poveri, i bisognosi, i viandanti, in realtà è Gesù che accogliamo: «Amen! Tutto quello che avete fatto a uno dei più piccoli di questi miei fratelli, l’avete fatto a me» (Mt 25, 40). Anche solo un bicchiere di acqua fa la differenza, eccome se la fa’!E noi facciamo la differenza nel mondo …
«Per ogni cosa c’è il suo momento, il suo tempo …» (Qo 3, 1).   Il viaggio è un kairòs, un’opportunità: è il tempo per aprirsi ad uno stato di coscienza più profondo; un tempo dove riappropiarsi consapevolmente di sé stessi, recuperando il linguaggio originario e universale delle emozioni, dell’immaginazione, del sentimento è il tempo in cui liberare mente e cuore dalla ripetitività e dai ritmi frenetici, recuperando la lentezza del “tempo per noi”.
Il viaggio inizia quando si lascia la presenza rassicurante di tutto ciò che ci garantisce per entrare nella “precarietà”, una parola che fa paura oggi più che mai all’uomo moderno. Il pellegrinaggio è un tempo dove riscoprirsi “poveri”, perché camminare ti spoglia, poco alla volta, di tutto il di più. Si impara a dar valore alle piccole cose e ben presto ci si accorge che l’unico bagaglio necessario siamo noi.
Sperimentando, giorno dopo giorno, l’inadeguatezza e la fragilità della nostra natura, si acquista l’umiltà, vera pedagoga lungo il cammino, che rende consapevole l’uomo del suo limite. A volte, ad aprirti a questo, è la sofferenza, il dolore, la fatica, il bisogno con cui imparare a convivere lungo il cammino. Come ogni esperienza umana, chi soffre impara a capire chi soffre, chi sperimenta il proprio limite, rispetta il limite dell’altro. Se ognuno imparasse a camminare con il passo di un bambino …
Nel cammino ci si scopre amici, fratelli, compagni. Si vive la gioia di camminare insieme, l’allegria del gioco e l’armonia del canto, il desiderio dell’incontro, il piacere di avvicinare, senza paura, i nostri confini a quelli degli altri.
Ma camminare ti spinge anche a visitare una terra spesso sconosciuta, quella dell’intimità del cuore. Nel silenzio, che predispone l’uomo alla contemplazione, all’ascolto e che riporta la persona a “camminarsi dentro”, lì, in quello spazio libero, accogli una Presenza, leggera, sottile: quella di Dio. Dimorare … un verbo che dovrebbe essere usato solo per dire che bisogna abitarsi. La meta ultima di ogni cammino, così, indica che il luogo da raggiungere in realtà non è lontano dal cuore stesso dell’uomo.

Cari amici, i vostri desideri si sono avverati: camminare insieme fino a Roma via Assisi. La tomba di Francesco, quello di Assisi, ha segnato la prima tappa. Ma più ancora che nella fredda pietra avete riconosciuto lo spirito di Assisi nel volto gioioso e provvidente delle sorelle che, con Suor Eliodora, vi hanno accolto nella loro casa, segno che «tutto concorre al bene di coloro che amano Dio» (Rm 8, 28). Altre sorelle vi hanno accolto a Roma, mettendovi a disposizione non solo i loro ampi spazi, ma allargando la tenda del loro cuore, come dice il profeta Isaia: « Allarga lo spazio della tua tenda, distendi i teli delle tue dimore senza risparmio!» (Is 54, 2).

A Roma siete arrivati con “le ali ai piedi”, forse perché già sapevate in cuor vostro che ci sarebbero state cose meravigliose da vivere nella Città Eterna. Quella più straordinaria è successa sotto il maestoso cupolone di San Pietro, l’incontro con Papa Francesco – grazie all’intervento e all’ “intercessione” di Suor Paola –, un uomo della Provvidenza, “padre e fratello” che il Signore ha voluto donare alla sua Chiesa come segno di umiltà, di povertà, di semplicità. Deo gratias! Le sue parole, dette e scritte, siano per voi benedizione, il ricordo del suo sguardo sereno e gioioso, il regalo di un sorriso da parte di Dio, la sua preghiera silenziosa il richiamo costante di fare spazio a Dio nella vostra vita.

L’augurio per voi, Quentin e Ingrid, è che la vostra casa, oggi che siete ritornati nella vostra terra, possa essere come la Bethania del Vangelo, sapendo bene che se non rifiuterete l’ospitalità a coloro che busseranno alla vostra porta, «senza saperlo, accoglierete angeli» (Eb 13, 2). Così educate i vostri figli, frutto evidente del vostro amore, angeli loro stessi perché portatori di allegria, letizia, libertà e freschezza evangelica.

Nel Vangelo, la strada è più di un luogo: è il Signore stesso, che dice «Io sono la via!» (Gv 14, 6). Lungo la strada è incominciata la Chiesa; lungo le strade del mondo la Chiesa continua ad essere messaggera della “lieta notizia del Regno”. Camminate e sarete nella Chiesa uomini e donne del Vangelo. Gesù vi accompagnerà, pellegrino Lui stesso, perché Lui cammina con l’uomo di ogni tempo, Lui l’eterno pellegrino di ogni strada. Lo farà con il nostro passo, lo farà a “piedi nudi” perché ai suoi occhi siamo una “terra sacra”; rallenterà il suo passo quando sarà necessario, per adattarlo alla nostra andatura, alla nostra povera misura.

Carissimi fratelli miei, amati, ancora una volta, umilmente vi ringrazio perché avete accolto tra voi questo povero uomo, nella vostra famiglia, perché lo avete fatto sentire a casa, perché avete voluto condividere il “pane della Provvidenza”, che è il cibo degli angeli. Il Signore vi ricompensi largamente, vi doni la sua benedizione e continui a custodire ogni vostro passo.

Spero riuscirete a trovare qualcuno che possa tradurre queste parole, ma anche questo è Provvidenza …

Vi abbraccio tutti con affetto. Un saluto speciale a Celine.

“Il Signore sia sempre con voi e voglia il Cielo che voi siate sempre con Lui!”.

Ad Deum. Fr. Cristiano

************ en français***********

Cher Quentin, chère Ingrid, chers enfants, Léopold, Ferdinand, Theodore, Constance, Joseph et Zélie, « Que le Seigneur vous donne sa paix. »

Je suis très heureux de recevoir de vos nouvelles après votre retour à la maison, maintenant terminé votre long pèlerinage sur les routes de Ffamillerance et d’Italie, depuis Avignon jusqu’ à Assise et Rome. En réalité, le chemin que vous avez fait – un merveilleux projet familial – vous a amené à vivre non seulement l’un pour l’autre – comme je suis sûr que vous le faisiez déjà avant même de quitter la maison le 20 mai – mais « l’un dans les pieds de l’autre », ressentant et portant la fatigue de l’autre, pas à pas, au rythme de celui qui était le plus petit parmi vous.

Que votre voyage recommence aujourd’hui, encore une fois! Qu’il recommence dans la vie de tous les jours, dans les petites choses, parfois banales, du quotidien: le travail, sa recherche, l’école, les tâches ménagères. Ces petites choses qui font l’essence de la vie, des actes que nous ne réalisons pas tant ils nous paraissent «normaux». Ne jamais oublier de vivre chaque instant, chaque souffle, chaque petit pas, chaque rencontre, comme si c’était là le moment le plus précieux de notre vie parce que c’est la façon de vivre saintement, attentifs au passage du Seigneur même dans le «murmure » (1 Rois 19, 12) des petites choses, discrètes, cachées.

Le plus grand cadeau de votre voyage a été celui de la fraternité. Vous l’aviez proposé dès le départ: vivre une fraternité qui transcende les frontières des États, des nationalités, des langues. Une fraternité qui a son propre vocabulaire, son propre lexique: celui du cœur, celui qui permet de reconnaitre un frère, un ami dans le visage de celui qui se tient devant moi. Un visage de l’amour, quand bien même il ne parvient qu’à vous offrir un refus, une incapacité à vous accueillir, à vous venir en aide, à vous secourir dans les moments de fatigue et de découragement. C’est ce que nous vivons tous les jours, un mélange de «désert et de consolation. » Mais nous pouvons faire la différence …en transformant les ténèbres en lumière. Je cite souvent ce conte hassidique, que j’aime beaucoup pour sa simplicité et son sens: «Un rabbin avait l’habitude de demander à son disciple:« Quand la nuit finit-elle et le jour commence-t-il ? ». Le disciple donnait des réponses variées, mais jamais satisfaisantes. Finalement découragé, il s’en remet à son maître pour obtenir la réponse. Et le rabbin lui dit alors: «Quand tu arrives à voir un frère dans le visage d’autrui, c’est alors que termine la nuit et que commence le jour. »

Le Seigneur, dans sa providence, n’a jamais manqué à sa promesse de fidélité et vous a accompagné étape par étape, y compris dans la démarche parfois fatiguée ou paresseuse de Toto et Ménélas, qui ont peu à peu pris place dans votre famille déjà grande. Comme le peuple d’Israël, qui a marché quarante ans dans le désert, vous vous rappelerez des merveilles que Dieu a fait au long de votre chemin, « Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ?…» (Dt 8, 2).

IMG_6569 (451x800)Pour chaque porte qui s’est ouverte devant vous, de la plus pauvre à la plus majestueuse – celle du Vatican -, rappelez-vous que la plus importante à ouvrir reste celle du cœur! C’est la seule façon de vraiment aimer Dieu et notre prochain: ouvrir la porte de notre cœur, ne pas céder à la peur ou l’égoïsme. Si nous le faisons, si nous écoutons la voix du Seigneur et ouvrons la porte de notre cœur, Il sera avec nous, mangera avec nous et nous avec lui (Apocalypse 3: 20). Si nous ouvrons la porte de notre cœur, alors nous sommes vraiment capables d’aimer.

Pour chaque porte qui s’est refermée devant vous, puissiez-vous mûrir intérieurement le désir d’ouvrir la porte de votre maison, de mieux vivre la communion, le partage, la rencontre avec des frères. C’est aussi ce que nous réalisons dans le miracle de l’Eucharistie. Pourquoi donc? Pourquoi accueillir les petits, les pauvres, les nécessiteux, les passants –  en réalité, c’est Jésus que nous accueillons, «Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.»(Mt 25, 40). Même un seul verre d’eau fait la différence, et comment ! Et nous-même pouvons faire une différence dans le monde …

«Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel  …» (Ecclésiaste 3: 1). Le voyage est un kairos, une opportunité: c’est un temps pour une prise de conscience approfondie; une récupération du langage originel et universel des émotions, de l’imaginaire, des sentiments ; c’est pour l’esprit et le cœur une libération de la frénésie, grâce à la lenteur d' »un temps pour nous ».  Le voyage commence quand l’on quitte la présence rassurante de tout ce qui nous sécurise pour entrer dans la «précarité», un mot qui fait peur aujourd’hui et plus que jamais à l’homme moderne. Le pèlerinage est un moment où l’on redécouvre les «pauvres» parce que l’on marche nu, ou avec si peu. On apprend à apprécier les petites choses et à se rendre compte que le seul bagage dont l’on a besoin, c’est nous-même.  Le fait d’expérimenter, jour après jour, l’insuffisance et la fragilité de notre nature, nous apprend l’humilité, véritable apprentissage le long du chemin, qui rend l’homme conscient de ses limites. Parfois, pour s’ouvrir à cette expérience, on ressent la souffrance, la douleur, la fatigue, et l’on a besoin d’apprendre à vivre cela sur la route. Comme toute expérience humaine, celui qui souffre apprend à comprendre ceux qui souffrent, et qui éprouve ses propres limites respecte les limites de l’autre. Si seulement le monde apprenait à marcher au rythme d’un enfant …

Sur le chemin, on découvre des amis, des frères, camarades. On vit la joie de marcher ensemble, la joie du jeu et l’harmonie de la chanson, le désir de la rencontre, le plaisir de rapprocher sans crainte nos frontières de celles d’autrui.
Marcher pousse aussi  à explorer une terre souvent inconnue, celle l’intimité du cœur. Dans le silence, qui prédispose l’homme à la contemplation, à l’écoute et « à marcher en-dans, » là, dans cet espace libre, on reçoit une présence, légère, subtile: celle de Dieu. Demeurer … un verbe qui devrait seulement être utilisé pour dire que nous devons séjourner. Le but ultime de chaque chemin, donc, indique que le lieu à atteindre n’est en réalité pas loin du cœur de l’homme.

Chers amis, vos désirs sont devenus réalité: marcher ensemble à Rome en passant par Assise. Le tombeau de François à Assise, a marqué la première étape. Mais plus encore que dans la pierre froide, vous avez reconnu l’esprit d’Assise dans le visage joyeux et providentiel des soeurs qui, avec Soeur Eliodora, vous ont accueillis dans leur maison, un signe que «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu» (Rm 8, 28). D’autres sœurs vous ont ensuite accueilli à Rome, en mettant à leur disposition non seulement leur maison spacieuse, mais l’élargissement de la tente de leur cœur, comme dit le prophète Isaïe: «Élargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure ! » (Is 54, 2).

À Rome, vous êtes arrivés avec des « ailes aux pieds », peut-être parce que vous saviez déjà dans votre cœur qu’il y aurait des choses merveilleuses à vivre dans la Ville Éternelle. Le plus extraordinaire est arrivé près du dôme majestueux de Saint-Pierre, la rencontre – grâce à l’intervention et à « l’intercession » de Soeur Paola – avec le pape François,  un homme de la Providence, « un père et un frère », que le Seigneur a bien voulu donner à son Eglise comme un signe d’humilité, de pauvreté, de simplicité. Deo Gratias! Ses paroles, écrites et parlées, sont une bénédiction pour vous; le souvenir de son regard joyeux et serein, le cadeau d’un sourire de Dieu; et sa prière silencieuse un rappel constant à faire de la place pour Dieu dans votre vie.

Mon souhait pour vous, Quentin et Ingrid, est que votre maison, maintenant que vous êtes revenus chez vous, soit comme la Béthanie de l’Évangile, en sachant qu’en ne refusant pas l’hospitalité à ceux qui viennent frapper à votre porte , «sans le savoir, vous accueillerez les anges» (Hébreux 13: 2). A cela aussi éduquez vos enfants, fruit évident de votre amour, eux-même des anges porteurs de la joie, du bonheur, de la liberté et la fraîcheur de l’Évangile.

Dans l’Evangile, la route est plus qu’un lieu: c’est le Seigneur lui-même, qui dit: «Je suis le chemin» (Jn 14, 6). L’Eglise a commencé sur un chemin; le long des routes du monde, l’Eglise continue à être un messager de la «bonne nouvelle du Royaume. » Marchez et vous serez dans l’Eglise, les hommes et les femmes de l’Évangile. Jésus vous accompagnera, pèlerin lui-même, parce qu’il marche avec l’homme dans l’histoire, Il est l’éternel pélerin sur tous les chemins. Il s’adapte à notre pas, il marche « pieds nus » parce qu’à ses yeux nous sommes une «terre sainte»; il ralentira son rythme, si nécessaire pour l’adapter à notre allure, à notre pauvre mesure.

Mes chers frères bien-aimés, encore une fois, je vous remercie de m’avoir accepté comme un pauvre dans votre famille, parce que je me suis senti accueilli chez moi, parce que vous vouliez partager le «pain de la Providence », qui est la nourriture des anges. Que le Seigneur vous récompense grandement, vous bénisse et vous garde continuellement.

J’espère que vous serez en mesure de trouver quelqu’un qui peut traduire ces mots, mais même cela c’est la Providence … Je vous embrasse tous avec affection. Une salutation spéciale à Céline.

«Que le Seigneur soit toujours avec vous et veuille au ciel que vous soyez toujours avec lui. »

Ad Deum. Frère Christian

 

Home sweet Rome

Quatre jours seulement nous auront suffi à parcourir le chemin inverse de celui que nous avions initié le 20 mai dernier….Nos ânes et nous-mêmes en somme encore tout décoiffés !

Après un dernier passage dans Rome Dimanche dernier à St Louis des Français où nous avons croisé Amélie d’Acte, puis au Vatican pour y déposer le Pierre Favre réalisé pour le pape, nous avons la joie de retrouver Fr Cristiano à l’Istituto Asisium, venu de Calzavitello pour rencontrer les soeurs FMSC qui nous avaient accueillis en son nom, et puis nous dire au revoir. Nous aurons aussi la joie de faire alors partager à la communauté quelques-unes des images et impressions de notre périple lors d’une mémorable soirée d’A-Dieu.

S’ensuit alors une longue remontée en fourgonnette, avec l’aide de Jérôme et Thomas venus en renfort pour l’occasion – avec une belle étape à Genève chez Thierry & Claude qui auront réussi à sauver leurs massifs grâce à un de leurs amis qui nous avait prêté son champ pour la nuit.

Nos 2 ânes ont fait ensuite étape à Palaiseau où ils ont joyeusement débroussaillé notre petit jardin – puis, une fois récupérés Ingrid et les enfants rentrés par avion (et la fête gentiment organisée par Céline, Isabelle et Marie-Pushpa), un dernier parcours a été effectué avec Théodore pour amener Toto et Ménélas en Normandie, où ils ont été royalement accueillis par Xavier et Mélynda.

Une page se tourne, on le sent bien même si l’on ne se sent plus vraiment comme avant : la route est belle, et rude parfois aussi, mais qu’il est bon de cheminer ensemble !

Le retour à la maison s’est fait naturellement, comme si nous ne l’avions jamais quittée – mais nous sommes déjà prêts à nous remettre en route….La rentrée, la recherche d’un nouveau travail, la reprise des activités diverses et variées : le chemin est le même, seuls les paysages changent. Et pour nous accompagner désormais, la mémoire précieuse et riche de tous ces visages, rencontres, découvertes et amitiés nouvelles qui ont fleuri durant ces derniers mois – avec un coeur joyeux et reconnaissant pour ces innombrables clins Dieu.

 

 » Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jean, chapitre 3, verset 8).

 

Un cadeau de plus

215484_20082014Décidément, il nous arrive des choses bien incroyables …

Par l’entremise de Sœur Paola, nous avions appris lundi que nous pourrions assister à l’audience générale en étant bien placés- c’est à dire pas très loin de l’estrade de la salle Paul VI. De là à imaginer pouvoir rencontrer le pape François, il y avait encore un (grand) pas de plus que nous n’osions même pas faire en rêve…et pourtant !

Nous nous sommes levés au milieu de la nuit pour effectuer les derniers 9 km qui nous séparaient encore de la place St Pierre et arriver à temps, tous bien motivés par cette dernière étape symbolique –  pile 3 mois après notre début de marche. Dans l’obscurité et le silence, nous avons donc cheminé en famille à la lumière de quelques lampadaires et de nos lampes, rythmés par le cliquetis des sabots de nos ânes.

IMG_7512Arrivés à 7h après presque 3h de marche, nous réalisons un cliché de nous tous place St Pierre (merci encore Sr Paola!), et tombons alors nez à nez avec….nos maman et belle-maman, venues nous retrouver par surprise. On les embarque aussitôt dans la file réservée, et après un bon temps d’attente à l’extérieur (et quelques crottins liquides par nos ânes un peu stressés), un huissier nous demande de nous placer au début du chemin que le pape va emprunter pour arriver dans la salle – ce que nous faisons promptement, en essayant d’aligner les ânes et les enfants (pas une mince affaire).IMG_7520

Peu après, nous voyons alors le pape François arriver d’un pas lent (et assez fatigué) et son visage s’éclairer en apercevant notre équipage qu’il salue en premier. Son contact chaleureux nous met tous et chacun immédiatement à l’aise: il nous pose quelques questions sur notre voyage, demande les prénoms de chacun des enfants et des ânes, et puis avec un humour tout argentin et dans grand éclat de rire, il déclare que nous sommes bien courageux non pas tant d’avoir marché jusqu’à Rome, mais surtout de supporter nos belle-mères respectives à l’arrivée! Il nous invite ensuite à prier ensemble et après un signe de croix, nous prenons tous ensemble un temps de silence (d’éternité). IMG_7539

Nous aurons également pendant  l’audience le droit à une mention spéciale de sa part. ce qui nous vaudra d’être assaillis à la sortie pour des photos et des questions comme « c’est gratuit pour les photos ? » (on aurait du dire non ;-). Une audience durant laquelle il aura notamment à cœur de faire partager quelques fruits de son voyage en Corée.

Notre retour avec les ânes menés par Léopold et Ferdinand, nous fait apprécier encore mieux le calme enchanteur de l’Istituto-Asisium des Soeurs Franciscaines Missionnaires du Sacré Coeur (FMSC) où nous sentons tellement bien, tant l’accueil y est délicat et attentionné, dans un cadre sobre et magnifique.IMG_7544